Traditions et Croyances
En Guadeloupe, le
"quatre-chemin" ou carrefour, la case, le
cimetière sont des lieux favoris de manifestations
magiques. Amenée d'Afrique, la croyance dans le surnaturel reposait, sur l'existence d'une âme, d'un esprit plus ou moins divin à l'intérieur de certains animaux(. Attention aux crapauds cadenassés, aux anolis marrés, aux poules noires attachées par les pattes. Le soucougnan vole dans les airs pour accomplir son méfait ; le dorlis qui visite les endormies la nuit et abuse d'elles ; le morphoisé, personnage se transformant en animal, et enfin les esprits des morts,, les zombis. Le qimbois désigne la pratique qui confère une force magiques à un objet inanimé, et par extension l'objet lui-même. Elle est le fait de quimboiseur, appelé aussi séancier ou gadézafé. Les philtres, c'est-à-dire des breuvages magiques qui servent à envoûter ou à désenvoûter. On les trouve sur les marché ou on les fait fabriquer par le quimboiseur, avec un peu d'eau de mer prélevée à l'embouchure des rivières, mélangées à des substances végétales ou animales. |
Florilège de rites et autres manisfestions magiques |
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En Guadeloupe, les lieux magiques sont très fréquents et figurent sur les ordonnances des marabouts et autres sorciers. A ces endroits le quimbois conseille de déposer, d'enterrer des objets qu'ils ont préparé à l'avance. Parmi ces endroits magiques, citons le quatre-chemin ou carrefour, la case, le cimetière, à l'église,etc.
Ces
objets ou images préparés rituellement par des prêtres
ou voyants dans le En
Guadeloupe surtout chez les personnes d'un certain âge,
il n'est concevable
Cette
succession de prières pour obtenir une grâce en amour,
argent, santé,
Surtout en milieu rural, il n'est rare encore aujourd'hui d'entendre certains parents dire à leurs enfants terrifiés zombi la ké chayé'w (le zombi va t'emporter). Il faut dire que de tous les esprits, le zombi est le plus connu et craint. Il emprunte la forme d'un homme très grand sans tête(remplacée par un arbre) ni bras, il est ainsi condamné à errer sans fin sur terre. Dans les cases, il y a toujours un petit coin à terre avec du sable pour décourager les zombis, censé compter tous les grains avant de franchir le seuil. Le mythe
du dorliis ou "l'homme au bâton", est un
esprit malin qui abuse des femmes pendant leur sommeil.
Le dorliis est au centre du livre à succès du poète
guadeloupéen Ernest Pépin "l'homme au bâton, 1992
ed.Gallimard).C'est l'histoire d'une jeune fille de bonne
famille, Lisa, visitée la nuit, qui se trouve enceinte.
La nouvelle alimente une vraie psychose collective, et la
population se lance dans des chasses à l'homme au bâton
qui dégénèrent en émeutes.
On dit de la diablesse dans l'imagerie populaire que c'est une femme très belle qui guette les hommes les nuits afin de les séduire pour leur plus grand malheur. Elle est représentée dans les esprits sur une charrette lancée à toute allure, jouant du tambour.
De la maison de Zévallos au moule à la simple case qui brûle de façon inexpliquée, la légende de la maison hantée est encore bien vivace. Les lieux qui ont été l'objet de tueries ou d'affrontements seraient souvent hantés.
Afin que
la nouvelle année chasse toutes les déveines, rien ne
vaut un traditionnel "bain-démarré". Le
rituel commence à minuit le soir du 31 décembre par une
baignade à l'embouchure d'une rivière ou dans la mer.
Il faut ensuite se frotter le corps avec
Tous,
blancs et noirs, riches et pauvres, vont chez le
quimboiseur. La légende raconte que même des hommes
politiques très connus de place ne se privent pas
à recourir aux services des quimbois lors des élections
notamment. A ce propos le quotidien local
"France-Antilles" titrait " Les hommes
politiques dans le quimbois et la voyance" .On y va
pour demander des conseils, en amour en travail, en
argent, pour se protéger contre les mauvais esprits et
aussi pour jeter un sort à son prétendu ennemi. Voici, la carte de visite d'un marabout de Pointe-à-Pitre :
Pour une étude détaillée de ce phénomène vivace un livre : Revert (la magie antillaise, Bellenand, 1951) qui reproduit le "cahier des quimbois"donnant une série de recettes assez inquiétants.
Dans des troncs d'arbres, dans des abris disséminés en pleine nature sont exposées des statues de la vierge ou des images des saints que les passants viennent fleurir et garnir de bougies. Ces endroits sont aussi l'objet de séances intensives de prières, de demande de grâce.
Cette
eauaurait pour propriété de chasserle mal, soulager les
personnes ensorcelées, en somme elle assure la
protection. Au même titre le pain bénit assure
soulagement et protection. D'après J-B Labat "Tous les Nègres ; ils en
mangent lorsqu'ils se trouvent mal, ou quand ils
craignent .
Le
quotidien local disait dans ses colonnes à propos des
animaux et la sorcellerie : ils protègent, ils
guérissent et affaiblissent. Il faut savoir que les
croyances sont basées sur l'animisme, c'est-à-dire sur
l'existence d'une âme, d'un esprit plus ou moins divin
à l'intérieur de certains animaux. D'où la grande
valeur religieuse ou magique des
Ce sont des breuvages magiques au nom enchanteur : foin coupé, l'eau de désenvoûtement, eau de victoire, eau homme fort, eau jambé barrière, eau de Saint-Michel, eau main puissante, eau pas kité moin, chaine des esprits supérieurs, maîtresse des hommes, venez-à-moi, caractère des hommes, amour sans fin, baume commandeur. Ces breuvages servent à envoûter ou à désenvoûter. On les rencontre sur tous les marchés ou ils sont fabriqués "sur mesure" par les quiboiseurs. Ces derniers délivrent de vraies ordonnances aux personnes les consultant composées de feuillages en tout genre, de philtres et de psaumes. |