Des traces indélébiles du passé

Le parcours de la Guadeloupe révèle les multiples témoignages hérités de sa riche histoire. Sans prétendre à l'exhaustivité arrêtons-nous devant plusieurs de ces stigmates du passé.

Le temple indien de Chanzy

Le temple de Chanzy, entre Capesterre belle-eau et Sainte-Marie, est le lieu de culte hindouiste le plus important de la Guadeloupe. Pour mémoire, la communauté  indienne est principalement localisée dans les anciennes zones cannières (Capesterre belle-eau, Matouba-Papaye, Le Moule, Petit-Canal, Saint-François, Port-Louis). Dans la Guadeloupe et son indianité, le député-maire de Saint-François, Ernest Moutoussamy, raconte que "du 24 décembre 1854 qui vit l'aurélie sous le commandement du capitaine blanc introduire en Guadeloupe les 344 premiers indiens au 15 mai 1885, la Guadeloupe reçut un peu plus de 42 000 immigrants dont près de 20000 moururent dans les champs de cannes".
Au temple indien de Chanzy, le rituel des offices, précédés de longs préparatifs, contient des sacrifices d'animaux et se termine généralement par un festin. Dans le temple indien on vénère une divinité appelée Maliémin. S'y déroulent des cérémonies visant l'obtention de grâces de réussite, d'amour, d'argent. Parmi les autres éléments, on peut citer Sarasvati : protectrice des arts et des lettres ; Kanadévi : génie de la fécondité.

Présence de plusieurs moulins

Il existe trois catégories de moulins : des moulins à vent, des moulins à eau et des moulins à bêtes. Ces moulins appartiennent à l'ensemble des énergies motrices traditionnellement utilisées dans les îles avant l'apparition de la vapeur. Ils servent au broyage de la canne à sucre. Le moulin à bêtes est mû par des mulets ou des bœufs.

 

Les musées

La Guadeloupe reste le pays des musées, ces lieux qui pérennisent la mémoire.
Parmi les musées, on trouve à Pointe-à- Pitre le mussée Saint John Perse consacré à la vie du poète Alexis Léger, alias Saint-John Perse, né le 31/05/1887. A l'étage une galerie de photos retrace la jeunesse du poète.
Toujours à Pointe-à-Pitre au 24 de la rue Peynier, on trouve un superbe bâtiment en pierres abritant le Mussée schœlcher. Le mussée à vocation à rassembler des objets liés aux causes défendues par schœlcher (abolitions de l'esclavage, de la peine de mort). Il fut sérieusement endommagé par le cyclone de 1928 et de nombreux objets du fonds initial ont été détruits.

Pour une étude fouillée dans musées de la Guadeloupe, un site :
http://www.guadeloupe-panorama.com/musees1.htm

Les costumes et les coiffes

Résultat du mélange de nombreux éléments venus d'Afrique, d'Europe, et d'Asie, le costume créole est le témoin vivant du métissage social, économique et culturel dont la Guadeloupe fut le théâtre au XVII e siècle. L'univers des robes illustre bien ce phénomène.
Les épouses des colons blancs jalouses de la sensualité naturelle des femmes esclaves imposèrent à ces dernières le port d'une chemise simple leur recouvrant entièrement le corps appelée :
chemise à trois trous (un pour la tête et deux pour les bras).Une autre robe très prisée était la Golfe. C'est une robe très simple à manches longues ou mi-longues en coton blanc ou à carreaux.
 côté de ces deux robes, existe une troisième appelée
la créole ou rob di chan'm. C'est une simple robe de cotonnade ample, aux manches longues pour cacher complètement le corps. Cette robe n'était autre que la copie de la robe de chambre de la maîtresse. Enfin comment ne pas citer l'emblématique grand'robe.Les jeunes filles portaient une robe ticollet, au col terminé par un plissé, qu'elles abandonnaient en même temps que leur vie de jeune fille. Devenues femmes, elles adoptaient la grand'robe, appelée aussi taille fine, ou plus couramment en Guadeloupe robe à corps, encore portée de nos jours lors notamment des cérémonies.
Accessoire indispensable du costume créole, la coiffe jouit aussi d'une belle estime chez les aînées notamment. Elle reflète tantôt la situation sociale, tantôt les circonstances de la vie.
Au commencement des lois interdisaient aux affranchies de porter des chapeaux. Le port du foulard étant ressenti comme une humiliation, les femmes créoles adoptèrent la coiffe de madras, carré de tissu noué autour des cheveux. Au fil du temps, la coiffe s'est créée son propre langage:en fonction du nombre de pointes, on sait si la femme qui la porte est mariée, célibataire, amoureuse, ou "provocante". 

En dernier ressort arrêtons-nous sur un autre complément indispensable du costume créole, les bijoux créoles. Historiquement, ils firent leur apparition dans la tenue antillaise dès le XVIIe siècle. Les bijoux créoles résultent d'un métissage des pratiques africaines, indiennes et européennes. Le bijou européen est gravé et serti de pierres précieuses; le bijou africain met en relief les différentes teintes de l'or et les possibilités offertes par le métal. Les riches faune et flore sont les principales sources d'inspiration des orfèvres. Dans le rayon "boucles d'oreille" on trouve des bijoux au nom enchanteur : tête négresse(cercle de grains d'or à l'intérieur duquel est montée en superposition une série de petites fleurs se terminant par un grain choux au sommet), pierre noire ou onyx, nid d'abeille sans oublier les mémorables anneaux créoles. Les colliers qui mettent en valeur le costume créole sont aussi légion : chaîne de forçat(faite de mailles ovales, creuses et emboîtées), grain d'or, les colliers choux, etc. On trouve aussi de nombreux bracelets rivalisant de beauté.   

La case et la maison du maître

Plusieurs modèles de cases restent visibles en Guadeloupe. Le modèle initial servait à abriter les hommes, leurs activités agricoles. L'actuelle case urbaine à galerie et façade décorée et la case-bloc d'origine rurale, sans fenêtres, en planches.

La maison du maître perpétue la tradition architecturale. C'est ainsi que l'architecture métropolitaine est présente à Saint-Claude par la famille Dain et à Marie-Galante on observe le "château" Murat.

 

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